Design des Mondes Ruraux

Un Post-master à Nontron
de l’École des Arts Décoratifs


Acte III 2023-24


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Design des
Mondes Ruraux

Un Post-master à Nontron de l’Ecole des Arts Décoratifs

Acte III, 2023-24


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Roulez jeunesse


Ségolène Gaillon, Victor Bassigny


“Si l’adolescence semble aujourd’hui une notion évidente, et si le terme existe déjà en latin, celui-ci n'a jamais connu le succès jusqu’au XVIIe siècle et il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir cette notion se préciser et s’appliquer à une certaine classe d’âge - dont on a par ailleurs toujours du mal à définir les contours. Emmanuel Laurentin s'entretient avec Ludivine Bantigny , Patrice Huerre, Geneviève Hoffmann , Dominique Ottavi (France Culture).


   Enfant, adulte, vieillard... Ces qualifications existent assurément pour raconter un cheminement dans l'existence. Mais qu’en est-il, de l’adolescence ? Une étape obligatoire ou n’est-ce qu’une construction sociale récente pour encadrer une transition qu’on ne maîtrise pas, qu’on a du mal à qualifier.

“Moi je ne suis pas ado, je suis pré-ado
-Pourquoi, c’est quoi la différence pour toi ?
-Bah, ado c’est à 14 ans.
-Et qu’est ce qui change entre ces deux distinctions ?
-Bah…rien…
-...”

Raconter le passage de l’enfance à l’âge adulte n’est pas chose aisée.
Comprendre la vie des jeunes sur le territoire nontronnais. Tel a été le but de notre immersion.

Au fil de l’année et de nos découvertes, nous cherchons à comprendre comment l’espace influence les manières d’habiter le territoire chez les jeunes.
Nous posons alors la problématique suivante :

Comment l’espace et le paysage peuvent être le socle de nouvelles manières de se rencontrer, d’interagir et d’accompagner les jeunes sur le territoire nontronnais ?

Notre méthodologie se base sur une participation des habitants, en particulier des jeunes, dans la construction de leur espace de vie.

Schéma méthodologique de notre démarche

Paysages adolescents

   Pôle ado, cité scolaire, mission locale, clubs sportifs, médiathèque, city stade, jardins des arts, ruelles, places, cafés... autant de lieux que nous avons arpenté à la recherche des jeunes du territoire. Accompagnés de notre enregistreur, notre caméra et nos crayons nous enquêtons. Volontairement nous avons souhaité élargir la suggestion d’âges qui était de 11 à 18 ans, pour faire aussi ressortir le récit des plus jeunes, plus âgés et des adultes.
Grandir, être adolescent, être jeune, peu importe le nom qu’on lui attribue, cette transition est un moment où l’on gagne en autonomie, où l’on prend des libertés, où l’on a de plus en plus de revendications, mais surtout où l’on a besoin de parler et d’être écouté.

   Mettre en lumière le poids de la parole adolescente sur l’espace public est, pour nous, un point de départ pour construire, à plusieurs, des espaces de vie durables aiguillés par les envies habitantes.
Dessiner est un moyen de comprendre les territoire qui nous entoure mais aussi de fixer des moments précieux avec nos interlocuteurs.


©Ségolène Gaillon


©Ségolène Gaillon

Partir, rester, revenir,...

“Moi je ne reste pas à Nontron, il n’y a rien à faire”
“Je veux rester, on est bien à la campagne proche de sa famille”


   Certains ressentent le besoin de rester, la campagne est attachante, la fourmilière urbaine fait peur, le calme est précieux. Il y a ceux qui restent et ceux qui choisissent de partir car “il n’y a rien pour eux ici”.
   Beaucoup ont besoin de découvrir la ville. “Pas Paris, mais Périgueux ou Angoulême, ça suffit”. Parfois pour étudier, par nécessité, ou simplement pour changer.
Nous cherchons ensemble les curseurs à faire évoluer pour s’épanouir dans leur village avant qu’ils s’envolent vers d’autres lieux.

   Avec une classe de 3ème de la cité scolaire Alcide Dussolier nous mettons en place un atelier “Mon Nontron rêvé”. Nous partons en expédition dans la ville pour comprendre la morphologie et l’histoire de leur territoire. Nous orientons notre regard vers deux places qu’ils affectionnent : la place Alfred Agard de la mairie et la place Mérillon, non loin du collège. À travers une approche sensible de dessin, de recherche des textures et des matières nous nous imprégnons des lieux et cherchons les usages de demain.
Grâce à une exploration en maquette les élèves mettent en forme leurs envies. Par la suite, leur travail sera exposé afin de permettre une réflexion commune avec les élus et les habitants. Nous rassemblons sur une seule et même maquette les récits qu’ils nous ont transmis ainsi que les désirs qu’ils ont évoqué à travers leur travail.
      
Atterrir, incarner

   Au fil du temps nous atterrissons dans un lieu précis, là où la commande initiale de la communauté de commune nous attendait : la future maison du pôle ado.
Le pôle ado est une structure qui accueille les jeunes de 11 à 18 ans après le centre de loisirs.

Nous accompagnons les jeunes dans la construction de ce nouveau lieu de vie.
Après plusieurs ateliers autour du paysage, des lieux de retrouvaille, de leurs envies, désirs, etc. nous faisons ressortir les atouts du territoire pour nous guider et donner formes à leur parole. 
Incarner ce projet en milieu rural, c’est s’appuyer sur les ressources locales, humaines et naturelles, mais aussi les révéler aux jeunes.

Durant les deux semaines de vacances d’avril nous élaborons un grand chantier participatif autour de l’intérieur et du jardin de la maison.
Une partie des jeunes travaille sur la peinture avec Solène et Victor grâce à une approche sensible des couleurs, formes et matières de Nontron pour les intégrer à la maison.
L’autre partie s’occupe du jardin en imaginant des espaces de repos et de plantations comestibles avec Ségolène.


Vie du lieu après
Faire ensemble pour mieux durer

   Dix mois, c’est peu pour s’ancrer, faire évoluer des habitudes et élargir les pratiques d’un lieu. Nous imaginons qu’un jour cet endroit puisse devenir un espace collectif avec de nouveaux services en réponse aux demandes des adolescents : loisirs, orientation, culture, vie professionnelle etc… Mais aussi un territoire de rencontre multigénérationnel le temps d’une journée, d’une semaine, d’un mois,...

   Que pouvons-nous laisser ? Quelles sont les clés à transmettre pour continuer une démarche qui ne fait que débuter ?

   Nous imaginons déjà des coopérations possibles entre pôle ado et structures que nous avons rencontrées ici et là. Rassembler des forces et des énergies semble être une façon de répondre aux enjeux des territoires ruraux.

Restitution de l’année, exposition de juin 2022